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Gekkonidae

Histoire, origines

La famille des geckonidés remonte à 50 ou 60 millions d'années, et descend des ardéosaures du Jurassique.
Initialement originaire d'Asie (où l'on trouve le plus primitif des membres de cette famille encore en vie, le Aeluroscalabotes felin us ou gecko chat), les geckos se sont répandus à travers tout le globe en colonisant un grand nombre de biotopes.
On les rencontre maintenant dans à peu près tous les pays et sous tous les climats, à part les pôles.

Milieu, mode de vie.
Les geckos ont colonisé de nombreux biotopes, et se sont adaptés (en tant que famille) à des conditions de vie très variées. L'espérance de vie d'un gecko est en moyenne de treize à quinze ans, mais peut aller jusqu'à vingt ans ou descendre jusqu'à trois ou quatre ans pour certaines petites espèces.

Milieu. La plus grande part des geckos se rencontrent dans les pays tempérés ou chauds, fréquemment dans des milieux humides (forêts primaires, forêts tropicales humides). On en trouve également dans des milieux semi-arides (pourtour de la Méditerranée, par exemple), ainsi que dans les déserts. On en rencontre également qui vivent en altitude jusqu'à 2000 mètres, avec des conditions climatiques parfois extrêmes (neige).

Modes de vie

Les geckos sont majoritairement nocturnes et arboricoles. Cependant, certains sont diurnes, et/ou terrestres, voire semi-aquatiques. De nombreux geckos cumulent plusieurs modes de vie (terrestre et arboricole, nocturne avec une activité le matin ou le soir, voire ponctuellement en journée).
Les geckos nocturnes présentent une pupille à fente verticale, similaire aux yeux des chats, et les diurnes présentent une pupille ronde.
Parmi les arboricoles, de nombreux geckos disposent de sétules sous les pattes, des coussinets adhérents leur permettant de grimper sur la plupart des surfaces, même verticales (voire de tenir à l'envers).

Particularités anatomiques

Biologie des geckos.
Les geckos sont des squamates, c'est-à-dire que ce sont des reptiles qui muent à intervalle régulier. Comme les autres reptiles, les geckos sont poïkilothermes, c'est-à-dire que leur température corporelle varie en fonction des conditions extérieures. Ils mettent en œuvre divers comportements pour réguler cette température en fonction de leurs besoins, par exemple en s'exposant au soleil pour se réchauffer. Par rapport aux autres reptiles, ils présentent quelques spécificités :
* La grande majorité des geckos ne possèdent pas de paupière mobile. Les yeux sont protégés par une écaille transparente (comme chez les serpents) ;
* La plupart des geckos arboricoles présentent des lamelles adhésives sous les doigts, qui leur permettent de grimper sur toutes les surfaces, y compris les plus lisses. Ils peuvent ainsi marcher sur un plafond sans problème. Les forces d'adhérence de leurs sétules sont si grandes qu'un seul doigt peut soutenir le poids complet de l'animal (sauf chez les plus grosses espèces). Elles sont dues uniquement aux forces de van der Waals entre les sétules, minuscules poils du bout des pattes et la structure sur lequel le gecko marche.
* D'autres comme les Rhacodatylus ciliatus présentent aussi ces particularités sur leur queue en plus de leurs doigts ;
* De nombreuses espèces peuvent émettre des sons, en général des claquements ou de courts cris puissants (exemples : le Gekko gecko appelé aussi gecko tokay [1], le
Cyrtodactylus peguensis [2], le Stenodactylus petrii [3] et Hemidactylus frenatus chez les mâles) ;
* De façon corollaire, ils possèdent une très bonne ouïe, supérieure à celle de la plupart des autres lézards ;
* Bien qu'utilisant beaucoup leur odorat, ils sont également dotés d'une bonne vue et chassent généralement en se basant sur les mouvements de leurs proies.
Du point de vue de la taille les geckos sont de petits reptiles. Les plus grands dépassent de peu les 30 cm (Uroplatus fimbriatus, Uroplatus giganteus, les grands Rhacodactylus et Phelsuma) et le plus petit connu fait moins de 2 cm à l'état adulte (Sphaerodactylus ariasae).

Reproduction

Les geckos mâles sont pourvus d'hémipénis, c'est-à-dire de deux pénis semi-rigides logés à la base de la queue. Ils utilisent l'un de ces hémipénis pour féconder la femelle. L'accouplement peut durer de quelques minutes à quelques heures, mais la moyenne se situe plutôt autour d'un quart d'heure.
Chez de nombreuses espèces, le mâle immobilise la femelle durant l'accouplement, généralement en la mordant au niveau de la nuque – ce qui peut parfois entraîner des blessures chez les espèces ayant une peau fragile comme les Phelsuma.
La plupart des espèces sont ovipares, c'est-à-dire qu'elles pondent des œufs, mais quelques-unes sont ovovivipares et laissent les œufs se développer dans leur corps (ceci est l'apanage des espèces vivant dans des milieux froids, où les œufs auraient peu de chances de se développer).
Les pontes sont souvent précédées d'une période de jeûne, car les œufs compriment les voies digestives. Selon les espèces les femelles pondent sur ou dans le sol, ou encore sur un support comme une plante ou une branche. Chez certaines espèces les œufs sont collés au support, et il est impossible de les déplacer sans les briser. Les œufs sont en général pondus par deux, et ce, de deux à plus de six reprises au cours de la saison chaude, selon les espèces.
Les œufs peuvent avoir une coquille dure ou molle. Au-delà d'un certain développement, un retournement de l'œuf cause la mort de l'embryon par asphyxie. L'embryon est en effet relié à une poche d'air au sommet de l'œuf qui lui fournit l'oxygène dont il a besoin.
L'incubation est de durée très variable, allant de moins d'un mois à quatre mois selon les espèces. Cette durée varie également en fonction des conditions climatiques, et en particulier de la température externe.
Chez certaines espèces le sexe des petits est conditionné par la température d'incubation – en particulier les espèces du genre Phelsuma. Il existe pour ces espèces une température pour laquelle on obtient autant de mâles que de femelles. Au-dessus (ou en dessous selon les espèces) la probabilité d'obtenir des femelles augmente, et en dessous (resp. au dessus) la probabilité s'inverse.
Après la ponte, la grande majorité des espèces se désintéresse des œufs, et les petits sont autonomes à la naissance. Il existe cependant quelques espèces qui veillent sur les œufs (mais pas sur les petits), mais cela reste marginal. Bon nombre d'espèces n'hésitent d'ailleurs pas à consommer les petits de leur propre espèce si l'occasion se présente.La croissance des petits est très rapide. Après une courte période sans manger – en général jusqu'à la première mue qui a lieu la première semaine de vie – les petits se développent rapidement pour obtenir une taille quasiment adulte à l'issue de leur première année (même si les reptiles continuent de grandir tout au long de leur vie). La maturité sexuelle se produit en général à cet âge-là également

Législation

De nombreux geckos sont très inféodés à leur milieu d'origine, et sont, de ce fait souvent menacés par la destruction de leur environnement (d'autant plus pour les espèces endémiques, qu'on ne trouve qu'à un seul endroit du globe).
C'est pourquoi nombre d'entre eux sont protégés au moins partiellement, et leur possession est soit interdite soit soumise à des restrictions (permis de possession, quotas d'exportations, individus nés en captivité uniquement…).
La convention de Washington, signée par de nombreux pays, a fixé voici quelques années la liste des espèces protégées, surveillées ou libres de commerces. L'Europe s'est également dotée d'une législation spécifique (Convention de Berne) inspirée de la précédente.
Certains pays (la France par exemple) assurent également une protection totale à la faune locale, en interdisant entre autres la possession, l'importation et l'exportation des espèces présentes sur leur territoire.

Systématique

La systématique consiste à identifier et à nommer de manière unique les différentes espèces existantes. Au dessus, les espèces proches sont regroupées en genres puis en familles…Jusqu'à récemment, cette classification se basait surtout sur les caractéristiques morphologiques des animaux. L'avènement des analyses génétiques a remis en question certains classements, c'est pourquoi les classifications proposées peuvent différer selon les sources et les moments, et surtout évoluer au cours du temps.